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Les presses typographiques : cœur palpitant du typographe

Les presses typographiques : cœur palpitant du typographe
Aurore Jouval

Elles ronronnent et miaulent, elles respirent et pulsent… Quand les presses de typographie du typographe se réveillent, les artisans se mettent au diapason. Ils veillent sur leurs bêtes et anticipent leurs humeurs. Les presses sont l’âme et le cœur palpitant du typographe.

Jean, 64 ans, a travaillé au typographe durant 8 ans en tant que conducteur typographe. Aujourd’hui en retraite, il ne s’est pourtant pas résolu à quitter complètement les presses de typographie !

 

En quoi consiste le métier de conducteur typographe ?

Ce métier consiste à veiller au bon déroulement de l’impression par typographie. Le conducteur prépare le calage en machine, alimente la machine en papier, surveille que les réglages ne bougent pas, s’assure que la pression est correcte et que l’encrier est toujours plein. Et bien sûr, il vérifie aussi la qualité de l’impression à la sortie. Cependant, l’écoute de la machine, de ses cliquetis et de ses respirations est toute aussi importante. En fait c’est un métier très auditif, qui nécessite beaucoup de concentration. A l’oreille, on peut savoir si tout va bien !

C’est un métier que vous aimez ?

Oui, c’est bien pour cela que je n’ai pas pu le quitter complètement ! Je reviens au typographe de temps en temps pour aider à l’atelier, et répondre aux éventuelles questions. Transmettre mon expérience.

Quelle est votre formation ?

Je suis typographe de formation. J’ai appris le métier au début des années 70s sur des presses de typographie à pédale, le même système que sur les anciennes machines à coudre. Le mouvement de la pédale entraînait une courroie. Il fallait rester debout devant la machine, garder le rythme avec le pied, et simultanément il fallait positionner la feuille de papier puis la récupérer à la sortie… C’était un effort de coordination du corps entier !

Comment êtes-vous arrivé au typographe ?

J’ai commencé comme imprimeur typographe (mais ailleurs qu’au typographe !) à la fin des années 70. Mais peu à peu, les presses typographiques ont été remplacées par des machines « offset ». J’ai alors repris une formation pour pouvoir continuer à travailler dans l’imprimerie. Ces machines « offset » permettent de faire des impressions beaucoup plus rapides, et sur de plus gros volumes. Elles nécessitent aussi moins de personnes pour les faire fonctionner. Mais le rendu de l’impression en offset n’est bien sûr pas aussi beau, fin et délicat ! Au typographe, nous sommes restés sur les vieilles machines, en mettant la qualité au premier plan.

Et il y a 8 ans, vous revenez à vos premières amours…

Il y a 8 ans, un ami m’apprend qu’une imprimerie (le typographe !) recherche un conducteur typographe. Je n’arrivais pas à y croire ! J’ai pu revenir à mon métier d’origine, celui qui m’avait toujours passionné.

Quelles sont les différentes presses qui sont à l’œuvre au typographe ?

Nous travaillons sur des « presses de typographie à pédale », mais qui ont été automatisées à l’aide d’un petit moteur. Ces machines datent du début des années 60. Cette presse dite « platine Heidelberg » se compose d’une presse à platine et d’un margeur automatique. C’est ce que l’on appelle une machine en blanc : elle n’imprime qu’un côté de la feuille et dans une seule couleur à la fois.

Nous avons également une très grosse machine à cylindre de 1953.

Nos machines restent vraiment artisanales : elles ont absolument besoin d’une personne spécialisée pour les faire fonctionner. Toutes les impressions du typographe (couvertures de cahier, dos de bloc, papiers intérieurs…) sont toutes faites sur ces machines, à l’ancienne. C’est assez unique dans le monde de la papeterie.

Que se passe-t-il quand survient une panne ?

Les pannes sont très rares ! Et heureusement car la seule fois en 20 ans où j’ai cassé une pièce, il a fallu 2 techniciens pour trouver d’où venait la panne puis une journée pour démonter toute la machine et faire la réparation. Ce sont des machines très fiables. Il faut simplement prendre soin d’elles, les entretenir, les nettoyer tous les jours.

Avez-vous constaté une évolution dans la demande des utilisateurs ?

Oui les goûts changent, mais aussi les besoins… Par exemple, quand j’ai débuté dans le métier, il fallait imprimer avec le moins de pression possible, pour ne pas déformer le papier. Aujourd’hui, les clients préfèrent au contraire qu’il y ait du relief car c’est aussi à cela que l’on reconnaît la qualité artisanale du travail. L’impression par typographie est devenue très rare. Les personnes qui souhaitent un support imprimé par cette technique recherchent le côté artisanal, fait à la main… Ils veulent un produit d’exception !

Êtes-vous fier de ce que vous faites ?

Oui, comme toutes les personnes qui font bien leur boulot. Et quand j’ai dans les mains un beau faire-part, je ressens une vraie satisfaction et peut-être même un peu de fierté !

 

 

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